Le Décentrement spatial dans "Suburbios"(1994), de Fernando Bonassi et "Galveias" (2014), de José Luis Peixoto - Université Bordeaux Montaigne Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2019

Le Décentrement spatial dans "Suburbios"(1994), de Fernando Bonassi et "Galveias" (2014), de José Luis Peixoto

Ana Maria Binet
  • Fonction : Auteur
  • PersonId : 1064628

Résumé

Le concept de « décentrement » implique une réflexion sur ce que nous entendons, dans le cas précis de cette communication, par le centre et donc les marges, celles-ci étant généralement perçues comme une forme d'écart par rapport à un point considéré, de façon plus ou moins arbitraire, comme un centre, c'est-à-dire, un espace vu comme correspondant à une norme pré-établie, concentrant des principes que l'on juge mériter d'être placés au premier plan. Nous dirions que c'est notre regard, ici celui de l'auteur d'oeuvres littéraires et du lecteur de celles-ci, qui « décentre » l'objet de la narration. Ainsi, les notions de centre et périphérie sont-elles bien évidemment toujours relatives. Un décentrement est dès lors un changement d'optique, de perspective. Au premier abord, cette réflexion peut sembler insolite dans la mesure où la problématique spatiale du centre et des marges est généralement le terrain de jeu de la géographie, qu'elle soit sociale, culturelle ou économique. Le mot « marges » évoquera inévitablement en effet les problèmes liés aux inégalités socio-spatiales et, par effet de miroir, une forme d'«utopie du centre », comme celle, typique du début du XX° siècle, de la mégalopole, qui entraîne une dystopie des marges. Cependant, la littérature s'est depuis fort longtemps emparée de cette interaction entre l'Homme et l'espace, particulièrement entre espace personnel et territoire de l'Autre. Cette géographie spatiale induit des rapports sociaux, culturels, mais aussi affectifs, qui sont un terreau où plongent les auteurs pour cueillir de quoi nourrir la trame de leurs récits romanesques. Nous sommes bien évidemment ici dans le domaine des représentations, non pas d'une réalité transcrite en tant que telle. Cependant, le choix d'un espace déterminé est une option signifiante de la part de l'auteur, un message de celui-ci à son lecteur, une stratégie qui doit être prise en compte dans l'analyse littéraire du texte considéré. L'endroit où se déroule l'action nous amène à nous poser la question de la motivation derrière le choix de l'auteur. Le concept d'espace a d'ailleurs connu un intérêt particulier de la part des théoriciens des sciences humaines et de la littérature à partir de la fin des années 80, en plein essor du post-modernisme. Les anglo-saxons, comme souvent pionniers en la matière, ont appelé ce mouvement le « spatial turn » 1 , mouvement donnant une place importante à l'espace par rapport au temps, lequel avait jusqu'alors dominé la critique et la recherche en sciences humaines, ainsi que la critique littéraire. Ce « changement de paradigme », inspiré en première instance des travaux du philosophe marxiste Henri Lefebvre
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Citer

Ana Maria Binet. Le Décentrement spatial dans "Suburbios"(1994), de Fernando Bonassi et "Galveias" (2014), de José Luis Peixoto. Visions décentrées des Etudes Culturelles, 2019. ⟨hal-02908305⟩
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